03/01/2024

Frédérique Viole

 Frédérique Viole


Frédérique Viole est née à Oujda, au Maroc. Elle quitte le pays alors qu’elle n’a que 2 ans. « Je ne garde aucun souvenir du Maroc à cette époque. De ma naissance non plus, d’ailleurs. Ce qui est assez fréquent… » souligne-t-elle avec humour dans un billet autobiographique décalé. Son enfance se déroule à l’île de La Réunion. « Entre cannes à sucre et volcan, j’écris un roman, Les Pains brûlés. L’œuvre n’a pas marqué les mémoires. La mienne pas davantage. Et le manuscrit s’est perdu. »

À douze ans, on l’expédie en pension dans la région parisienne. « C’est loin. Je fais connaissance avec les Français de France – enfin surtout avec les pensionnaires – et je commence à noircir des carnets… » 


En 1971, elle rejoint sa famille qui a immigré en Nouvelle- Calédonie. Elle part faire ses études en France. Aix-en-Provence, Besançon, Marseille.

« À l’époque, je loue un cabanon dans les calanques avec une amie. À quatre mains, ma presque sœur et moi écrivons un recueil de nouvelles : Histoires de rien. Le titre était sans doute prémonitoire, car, malgré notre enthousiasme à le voir édité, l’ouvrage savamment calligraphié restera dans un tiroir. »
Elle revient en Nouvelle-Calédonie où elle exerce en tant qu’orthophoniste.

« En 2010, je fais le choix d’arrêter de travailler et après m’être consacrée aux mots des autres, je décide de m’occuper des miens. » Elle participe alors à un atelier d’écriture qui donnera naissance à l’une des nouvelles de ce recueil : Angélique ou l’histoire sans nom reçoit le grand prix de la médiathèque de l’Ouest en 2010, à l’occasion du concours « Écrire les gens d’ici » organisé par Écrire en Océanie et la médiathèque de l’Ouest. La nouvelle est alors publiée dans le premier fascicule qui réunit toutes les nouvelles primées.

En 2011, elle propose la nouvelle J’ai tout plié, au concours « Les vies d’ici » organisé par l’association Écrire en Océanie, la médiathèque de l’Ouest et l’association des Bibliothécaires du Nord. Elle reçoit le prix délivré par Écrire en Océanie et la Maison du Livre de la Nouvelle-Calédonie.
Dors petit Sam, un conte pour tout-petits, son premier ouvrage en solo, paraît en 2012, avec les illustrations « très manga » de Mélissa Bazire.

En 2014, son poème Le Chagrin d’Arama, est publié dans l’ouvrage collectif Paysages, d’Écrire en Océanie. L’année suivante, elle rassemble les nouvelles primées et quelques autres pour la publication de Narafala qui inaugure la collection de nouvelles d’Écrire en Océanie, dirigée par l’écrivaine Claudine Jacques.

L’éditrice Liliane Tauru lui propose la réécriture d’un conte de l’île des Pins, issu d’une collecte orale, dans le cadre de la collection des contes bilingues qu’elle accompagne pour l’ADCK en collaboration avec Vale NC. Nimurë, l’igname du chef, illustré par Isabelle Ritzenthaler, paraît dans la collection Contes d’ici.

L’année 2019 lui est particulièrement favorable. Elle propose son Conte malpoli – La Princesse au petit prout à Liliane Tauru des éditions Plume de Notou, qui renouvelle sa confiance à Isabelle Ritzenthaler pour les illustrations. Cette réinterprétation très locale de La Princesse au petit pois reçoit le prix Popaï de la Nouvelle-Calédonie au Silo, salon du livre océanien, à Poindimié, dans la catégorie Jeunesse.
Cette même année, après la parution de son recueil de nouvelles Qu’on m’aime quand même, aux éditions Humanis, l’éditeur, Luc Deborde, lui propose de participer, sous la direction de l’écrivain cinéaste Roland Rossero, à l’ouvrage collectif Microfictions calédoniennes, 100 petits cailloux, de très courtes histoires dont la longueur ne doit pas excéder 1 200 signes. « L’exercice de style est intéressant, mais très contraignant pour moi ! J’aime bien déborder ».

En 2020, son conte Il était une fois ma mère poilue paraît dans la revue littéraire Sillages d’Océanie de l’association des écrivains de Nouvelle-Calédonie.
En 2021, les éditions Madrépores et De Bas en Haut s’acoquinent pour la réédition de Narafala dont le tirage initial est alors épuisé. Trois nouveaux textes viennent rejoindre les nouvelles déjà publiées en 2015 qui ont été revues et corrigées par l’autrice.
 Avec la complicité de l’autrice, les deux éditeurs ont souhaité confier ces textes (douze nouvelles et un poème) à des artistes — tous sélectionnés parce qu’ils étaient largement impliqués dans le domaine du livre et de l’illustration —, pour qu’ils en livrent une vision toute personnelle, avec pour seule contrainte le format. L’exposition « My ya Narafala, Je suis l’ailleurs » organisée du 26 août au 10 septembre 2022 à la galerie Art Factory est le résultat de ce rendez-vous entre l’art et la littérature, un croisement de trajectoires, d’intentions et de pratiques, à l’image de l’œuvre de Frédérique Viole où se croisent des fragments de vies, de lieux, d’instants, où l’Autre se confond avec l’Ailleurs.
En 2022, Frédérique Viole signe également le texte de la nouvelle pièce de théâtre mise en scène par Isabelle de Haas pour Pacifique et compagnie, sur le thème des violences faites aux femmes : Celle qui marchait seule avec son carton.

En 2023, deux de ses poèmes écrits pour l’occasion, l’un sur la maternité, l’autre sur la vieillesse, sont présentés dans l’exposition de Gabrielle Ambrym, Regards sur un corps vivant, au Château Hagen.


Bibliographie

JEUNESSE

    • Dors, petit Sam, conte pour tout-petits, illustrations de Mélissa Bazire, Écrire en Océanie, Nouméa, 2012.
    • Nimurë, l’igname du chef, traduit en kwényï par l’association Vàkàkwaé Nââ Kwényï, illustrations d’Isabelle Ritzenthaler, Éd. ADCK-Vale, Nouméa, 2016.
    • Conte malpoli – La Princesse au petit prout, illustrations d’Isabelle Ritzenthaler, éd. Plume de Notou, Nouméa, 2019. Prix Popaï « Littérature jeunesse ».
    • Mano et l'ombre du banian, roman jeunesse illustré, illustrations de Nicolas Yann Martin, mises en couleur par Romain Flamand, éd. Madrépores, Nouméa, 2023

        NOUVELLES

        • Narafala (première édition), nouvelles, Écrire en Océanie, Nouméa, 2015. 
        • Qu’on m’aime quand même, nouvelles, Humanis, Nouméa, 2019.
        • Microfictions calédoniennes, 100 petits Cailloux, collectif, éd. Humanis, Nouméa, 2019.
        • Narafala (seconde édition), nouvelles, Madrépores et De Bas en Haut, Nouméa, 2022. 

        POÉSIE

        • Le Chagrin d’Arama, poème, in Paysages, ouvrage collectif, Écrire en Océanie, Nouméa, 2014.
        • Sans titre et Lentement, présentés dans l’exposition Regards sur un corps vivant, de la plasticienne Gabrielle Ambrym, au Château Hagen, 2023.

        THÉÂTRE

        • Celle qui marchait avec son carton (non publié), dans une mise en scène d’Isabelle de Haas, Pacifique & Compagnie, 2022.

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