LE RÉVEIL KANAK
La montée du nationalisme en Nouvelle-Calédonie
David Chappell
Traduit de l'anglais par Nathalie Segeral
Révisé par Philippe Boisserand
Chronique historique
Publié en coédition avec l'Université de la Nouvelle-Calédonie
Presses universitaires de la Nouvelle-Calédonie
Collection Résonances
Traduit avec le soutien de la Société d’études mélanésiennes
Dépôt légal: novembre 2017
Nombre de pages : 320
Format : H 24 x L 16 cm
Prix : 3 500 francs CFP
Maquette: Eteek pour les éditions
Madrépores
ISBN : 979-10-92894-03-5
ISBN : 979-10-92894-03-5
Diffusion distribution : https://caledolivres.nc/
L’ouvrage
Inspirés par les événements de Mai
68, quelques étudiants kanak de retour de métropole font fleurir des graffitis
sur les murs de Nouméa, l’année suivante. L’outrage provoque incrédulité et
colère au sein des notables de la colonie et une répression musclée de la part
de l'administration. Ceux qui allaient devenir les « Foulards rouges » font
ainsi entendre une voix dissidente puissante et structurée : aujourd’hui
encore, les questionnements de ces pionniers du « Réveil kanak » font écho à
une réflexion politique que les accords de Matignon et de Nouméa n'ont pas
éteinte.
Avec cet ouvrage essentiel pour la
compréhension de l’histoire récente du pays, l’universitaire hawaïen David
Chappell, spécialiste de l’histoire du Pacifique, examine la montée des
formations identitaires et l'émergence de discours activistes prônant le
nationalisme kanak, la réforme foncière, une forme de souveraineté progressiste
et multiraciale… ou une subtile combinaison de
toutes ces aspirations.
La plupart des études traitant de la
Nouvelle-Calédonie contemporaine se concentrent sur les évènements qui
secouèrent l’archipel dans les années 1980, tant elles ont laissé de profondes
cicatrices dans les mémoires.
S’appuyant sur des recherches
approfondies, David Chappell s’attache à retracer les mécanismes qui gouvernent
la vie politique locale depuis cinquante ans, en examinant avec soin les
antécédents historiques, culturels et intellectuels du sursaut nationaliste
kanak : un travail minutieux qui s'appuie sur l’examen de documents d’archives
publics et privés, étayé par des entretiens avec les figures de la vie
politique locale.
En disséquant les interactions de la
France avec les Kanak, les relations complexes entre les Kanak et les
Caldoches, les écarts de pensées entre les Kanak des différentes générations,
l’auteur retrace toutes les étapes du mouvement nationaliste et la façon dont
celui-ci a influencé la société calédonienne contemporaine. Le « Réveil kanak »
permettra le rétablissement de l'autonomie, la reconnaissance des aspirations
autochtones à la souveraineté, la création d’une citoyenneté locale arborant ses propres
symboles... et le contrôle de deux provinces sur trois par des partis
indépendantistes, malgré un poids démographique kanak légèrement minoritaire.
La quête de la pleine souveraineté
peut-elle s’affranchir d’un consensus avec les populations qui se sont
installées au fil des décennies ? La réflexion de David Chappell offre
l'indispensable point de vue extérieur sur le processus de décolonisation, les
étapes obligées de la construction d'une nation insulaire et la délicate
formulation d’une identité nationale multiethnique.
Cet ouvrage coédité par l'Université de la Nouvelle-Calédonie et les éditions Madrépores en novembre 2017 a fait l’objet d’une première édition en anglais en 2013, par les éditions de l’Université d’Hawaï (University of Hawai‘i Press), dans la collection « Pacific Islands Monograph Series », du Center For Pacific Islands Studies, School of Pacific and Asian Studies, University of Hawai‘i at Mānoa, Honolulu, sous le titre The Kanak Awakening - The Rise of Nationalism in New Caledonia.Il a été traduit en français par Nathalie Segeral (université d’Hawaï) avec le soutien de la Société d’études mélanésiennes, révisé par Philippe Boisserand pour les éditions Madrépores et l'Université de la Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec l’auteur.Un soin particulier a été apporté à l’iconographie complétée par Philippe Boisserand en accord avec l’auteur : cette édition a été enrichie de quarante-cinq documents et photographies empruntés à des collections et archives publiques et privées.
L’auteur
David A. Chappell
David Chappell
est professeur agrégé d’histoire du Pacifique à l’Université de Hawaï à Mānoa. Il
s’intéresse tout d’abord au colonialisme français en tant que volontaire du Corps
de la paix des États-Unis en Côte d’Ivoire et se spécialise dans ce sujet pour
son MA en histoire africaine de l’université de Stanford, qu’il obtient en
1971. Alors qu’il débute en tant qu’enseignant à Hawaï dans les années 1980,
tout en préparant son doctorat à l’université de Mānoa, il se passionne pour le
Pacifique français au moment où éclatent les événements qui secouent la
Nouvelle-Calédonie.
David Chappell
a publié divers articles dans des revues de sciences humaines : The Journal of Pacific History, Pacific Affairs, Pacific Historical Review, Pacific
Studies, Journal of Pacific Studies,
Journal de la Société des Océanistes,
Études comparatives en société et
histoire, The Contemporary Pacific
et La Revue Juridique polynésienne,
ainsi que dans divers autres supports portant sur l’histoire maritime,
l’histoire mondiale et l’histoire africaine.
Il a enseigné
en Côte d’Ivoire, en Malaisie, aux îles Marshall et aux Samoa américaines et a
animé des conférences en Nouvelle-Calédonie comme en Polynésie française.
Son premier
livre, Double Ghosts (1997),
s’intéressait aux « Kanakas » et autres insulaires océaniens
embarqués de façon volontaire ou forcée sur les navires européens et les
baleiniers américains aux XVIIIe et XIXe siècles.
La
présente étude sur l’essor du mouvement nationaliste en Nouvelle-Calédonie est
le produit de plus de vingt années de recherche.
Publications
2018 “Voices of Liberation: Indigenous Political Writings in Papua New Guinea,
Solomon Islands and Vanuatu during the Decolonization Era”, Pacific
Studies (BYU-H), 41:3, 27 pp.
2016 “Water Nations: Colonial Bordering, Exploitation and Indigenous
Nation-Building in Kiribati and Tuvalu,” Pacific-Asia Inquiry, Vol.
7, N° 1, 8-25.
2013 The Kanak
Awakening: The Rise of Nationalism in New Caledonia. Honolulu: University of Hawaiʻi Press.
2010 “A ‘Headless’ Native Talks Back: Nidoish Naisseline and the Kanak
Awakening,”The Contemporary Pacific, Vol. 22, N° 1, 2010, 37-70.
2005 “‘Africanization’ in the Pacific: Blaming Others for Disorder in the
Periphery?”Comparative Studies in Society and History, 47:2, 286-317.
2000 “The Forgotten Mau: Anti-Navy Protest in American Sāmoa, 1920-35,” Pacific
Historical Review, 69:2 (mai), 217-60 [a remporté le AHA-PCB Koontz
Award, 2001].
1999 “Transnationalism in Central Oceanian Politics: A Dialectic between
Diasporas and Nationhood?” Journal of the Polynesian Society, 108:3
(septembre), 277-303.